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Etat de la France : rapport annuel 2020 (17 07 2020)

Nous vous proposons aujourd’hui cette note publiée le 9 juillet 2020 sur le site du Conseil Economique, Social et Environnemental (cliquer ici pour accéder au site du CESER)

 

https://www.lecese.fr/travaux-publies/se-donner-un-nouveau-cap-rapport-annuel-sur-letat-de-la-france-en-2020?om-success=om-h04f1cy7o6vng0hqa160.html

 

https://www.lecese.fr/sites/default/files/pdf/Fiches/2020/FI17_RAEF_2020.pdf

 

SE DONNER UN CAP : RAPPORT ANNUEL SUR L’ÉTAT DE LA FRANCE 2020

 

En décembre 2019, une centaine d’habitants de la province chinoise du Hubei développe les symptômes d’un virus inconnu. À la stupeur générale, les premiers cas de ce qui deviendra la crise du Covid-19 se transforment en quelques semaines en une crise sanitaire d’échelle planétaire. Les mesures de confinement et de quarantaine se succèderont, entrainant une crise économique mondiale sans précédent.

 

Dans ce contexte inédit, le rapport annuel sur l’état de la France 2020 devait se démarquer des éditions précédentes : les indicateurs de richesse complémentaires au PIB, utilisés habituellement pour analyser la société française, ne permettaient pas de saisir toutes les dimensions de cette crise. C’est donc un rapport au format nouveau qui est présenté ici : le regard de la société civile organisée sur cette crise, à travers les contributions de onze formations de travail et de six CESER.

 

Il est important de rappeler que la propagation de ce virus en France est intervenue dans un contexte particulier. Comme le CESE l’avait souligné à de nombreuses reprises, le pays pâtissait de fragilités structurelles, liées à notre système de santé, mais aussi de fragilités sociales, économiques, financières ou institutionnelles et affrontait des mouvements de contestation de plus en plus nombreux en raison d’une montée persistante des inégalités. La crise est venue jeter une lumière crue sur toutes ces faiblesses. Elle les a amplifiées. Le rapport du CESE a pour objectif de souligner les interrogations auxquelles cette pandémie a confronté notre société et les défis à surmonter pour sortir de la crise.

 

Les préconisations contenues dans ce rapport annuel du CESE se veulent concrètes, articulées autour d’un projet collectif ambitieux, afin que la relance soit plus efficace, qu’elle favorise un projet de développement durable et solidaire, que la France soit mieux préparée pour affronter les prochaines crises, qu’elles soient sanitaires, économiques, sociales, informatiques ou environnementales. Dans cet objectif, il appelle à la mobilisation de tous les acteurs concernés, ainsi qu’à la mise en œuvre de politiques publiques plus volontaristes.

 

LES PRÉCONISATIONS DU CESE

 

Le projet collectif proposé dans ce rapport, « Se donner un nouveau cap », s’appuie sur 6 piliers :

 

- L’urgence écologique nécessite que l’empreinte carbone constitue un indicateur central des politiques publiques, que l’Europe instaure une taxe carbone aux frontières et que la France mette en œuvre les mesures qui permettront l’atteinte des objectifs de la Stratégie nationale bas carbone (notamment -40 % d’émissions d’ici 2030). La Responsabilité Sociale et Environnementale des entreprises, l’économie circulaire, les circuits courts, des chaînes d’approvisionnement moins complexes et mieux réparties, la rénovation thermique des bâtiments sont autant de vecteurs dont le déploiement doit être accéléré.

 

- L’accès réel à des services publics de qualité dans tous les territoires, particulièrement aux services de santé, est nécessaire à la cohésion sociale ; il sera indispensable pour permettre aux ménages d’amortir le choc d’éventuelles prochaines crises. Les considérations strictement budgétaires ne sauraient guider seules les décisions de politique publique : la qualité de l’action publique ne peut être mesurée sans une évaluation de ses engagements et de ses résultats sur le long terme.

 

- Le rythme de reprise de la croissance dépendra en partie de l’ampleur du soutien aux entreprises, notamment pour leur permettre de faire face à l’augmentation de leur endettement lors de cette crise : il conviendrait notamment d’augmenter la durée d’amortissement des PGE de 5 à 10 ans et de maintenir des prêts à taux réduits, ainsi que d’assurer une garantie bancaire de 100 % pour les PME en Outre-mer.

 

- Pour lutter contre l’accroissement des inégalités, la rémunération des professions insuffisamment reconnues devra être revalorisée et les plus vulnérables devront bénéficier de mesures de sécurisation de l’emploi (revenu minimum social garanti, reconversions facilitées, adaptation des qualifications et compétences).

 

- Les jeunes sont particulièrement exposés aux conséquences de la crise économique : les dispositifs d’accompagnement et de soutien les concernant doivent être étendus et approfondis, notamment par la formation, la mise en œuvre d’un revenu minimum et le développement des contrats aidés.

 

- Un renouveau institutionnel est enfin nécessaire pour améliorer la planification et la formulation des politiques publiques associant les citoyens et la société civile organisée, leur mise en œuvre devant bénéficier d’une meilleure répartition des rôles entre l’échelon central et territorial dans le cadre d’une révision des lois de décentralisation.

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